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Synthèse de RIO

Trois ans après "Paraît-il", où il se recentrait musicalement avec la sobriété comme mot d'ordre, Christophe Willem amorce une renaissance avec "Rio". Un album plus ouvert sur le monde et plus lumineux dans lequel le chanteur assume ses folies et ses failles, sans perdre son côté audacieux, quitte donc à prendre des risques. Parfois payants, parfois pas. « Les cons, ça m'inonde ». Dès le premier titre phare "Copacabana", électrisant et pétillant à souhait. Aidé par des sonorités électro-pop et une production riche et soignée, Christophe Willem rompt la routine parisienne après sa révélation en découvrant « l'urgence de vivre » de Rio de Janeiro. « Paris, c'est pour la frime / Pour la frime, les faux-semblants / Fashion plutôt victime, des victimes / De l'air et du temps » chante-t-il, prenant au passage un vrai bol d'air frais.
 

Credit Photos
Bea Roquancourt
Angie Mouz
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Il est vrai qu'avec "Rio", composé entièrement par Christophe Willem et son acolyte Aurélien Mazin, l'artiste prend le soin de proposer un disque plus conscient mais pas plombant. Cependant, les textes, souvent malins et bien trouvés, tournent parfois dans le vide sur des mélodies intéressantes mais qui manquent d'éclat, comme sur "Nos balles perdues", "Louange" ou "Pilote". Par contre, artistiquement, Christophe Willem, toujours très en forme vocalement, semble s'être enfin trouvé. Il s'autorise à jouer avec les mots, glisse des références à qui voudra bien les saisir : en bref, Christophe Willem se fait plaisir, et ça s'entend. On retrouve d'ailleurs la légèreté et l'insouciance qui nous avait fait craquer lors de ses prestations géniales dans "Nouvelle Star" sur l'entêtant "Marlon Brando" ou le feel good "Sous mes pas", levant le voile sur un artiste à la recherche du bonheur en balayant les critiques.

Portant ici et là un regard sur notre société, sur lui et donc nous par la même occasion, Christophe Willem, la pop et la soul dans les veines, évoque ses complexes et son rapport compliqué avec son physique sur le générationnel "Vivement qu'on vive" signé Zazie, analyse ses faiblesses et déclare sa flamme sur l'exaltant " Rio", excellent nouveau single, ou croque avec pudeur et justesse le portrait de Latifa Ibn Ziaten, mère courage d'une victime de Mohamed Mera, sur l'intense "Madame". Car avec Christophe Willem, l'émotion n'est jamais loin.

La preuve sur les superbes versions acoustiques de la version deluxe .
 

Article 
PureBreak / Julien GONCALVES
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